Lettre apostolique « PATRIS CORDE » (Avec un cœur de père)
Par sœur Jeanne d’Arc Auclair, s.s.j. 17 mars 2021
Ma réflexion portera sur saint Joseph, le Joseph de Palestine) en cette année qui lui est particulièrement consacrée par le pape François, à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph, comme patron de l’Église universelle. Je m’inspirerai, vous le comprenez bien, de sa lettre apostolique « Patris corde » (Avec un cœur de père).
Ma présentation comprendra trois parties. Dans un premier temps, j’aborderai brièvement la place de saint Joseph dans la tradition spirituelle. Dans un deuxième temps, je vous présenterai la vision de saint Joseph telle que la décrit le pape François dans sa lettre apostolique. Dans une troisième partie, je vous parlerai de saint Joseph dans la vie des sœurs de Saint-Joseph et dans ma vie et ma mission.
I – Saint Joseph dans la tradition spirituelle
Un regard porté dans l’Ancien Testament nous permet d’admirer l’œuvre de Yahvé qui a suscité la figure de Joseph, fils de Jacob, vendu par ses frères. Ce Joseph de l’Ancien Testament se présente comme le libérateur de sa famille et de son peuple, lors d’une grande famine qui sévissait en Égypte. Il préfigure Joseph, l’époux de Marie et le père de Jésus, qui a eu une participation très importante et significative dans le mystère du salut de l’humanité.
Saint Joseph faisait partie du « petit reste d’Israël » qu’on appelait les « anawim » – ces hommes et ces femmes « au cœur de pauvres » qui attendaient le libérateur promis, le sauveur. Joseph est la personne charnière avec le Nouveau Testament.
Dans les premiers siècles de l’histoire chrétienne, les Pères de l’Église (saint Irénée, Origène, saint Augustin et d’autres) ont bien montré que saint Joseph a, non seulement bien pris soin de Marie et de Jésus, mais il a été le gardien et le protecteur de l’Église.
Le magistère de l’Église, avec les derniers papes, (5) a bien exprimé le rôle important de Joseph dans le mystère du salut. Le pape Pie IX, le 8 décembre 1870, a proclamé Joseph comme patron de l’Église universelle. En 1889, le pape Léon XIII a publié la première encyclique sur la dévotion à saint Joseph. Après la première guerre mondiale, en 1920, le pape Benoît XV a donné une nouvelle impulsion, force à la dévotion à saint Joseph en lui consacrant une année spéciale. Le pape Pie XII, en 1955, a porté son regard sur saint Joseph comme « ouvrier » en le proclamant patron des travailleurs. Le Concile Vatican II a été mis sous la protection de saint Joseph par le pape Jean XXIII qui l’aimait beaucoup. C’est lui qui a introduit le nom de saint Joseph dans la première prière eucharistique, le 13 novembre 1962. Le pape Jean-Paul II a publié une exhortation apostolique Redemptoris custos, en 1989. Le pape François l’a introduit dans toutes les autres prières eucharistiques, concrétisant la pensée du pape Benoît XVI qui portait ce grand désir de donner une place plus importante de l’humble Joseph, époux de Marie et père de Jésus.
Cette année dédiée à saint Joseph par le pape François est le fruit de sa réflexion sur cet événement mondial qu’est la pandémie de la COVID-19. Le pape François sait lire les événements en les éclairant de sa foi et en les situant dans le grand dessein de Dieu, les accueillant comme chemins porteurs de son amour et de ses appels pour nous aujourd’hui.
(6) « …partager avec vous quelques réflexions personnelles sur cette figure extraordinaire, si proche de la condition humaine de chacun d’entre nous.[…] …nous pouvons expérimenter, en pleine crise qui nous frappe, que « nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux ni n’apparaissent dans des
grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les événements décisifs de notre histoire… »
Saint Joseph a rempli une place et un rôle importants dans la tradition spirituelle. La mission discrète, simple et audacieuse vécue par ce serviteur du projet de Dieu a inspiré, au cours des siècles, beaucoup de femmes et d’hommes qui se sont mis sous sa protection et qui ont sollicité sa confiance et son intercession, sûrs d’être exaucés.
II- Saint Joseph présenté par le pape François dans sa lettre apostolique « PATRIS CORDE » (avec un cœur de père) (58-64)
Notre pape François nous offre, dans sa lettre apostolique, une figure aimante et attachante de saint Joseph dans sa paternité. Il y dégage sept facettes d’une vie ordinaire vécue d’une façon extraordinaire dans une fidélité désarmante et une audace créative. Nous pouvons admirer cet homme ouvert et accueillant sans réserve le projet déroutant de Dieu dans sa vie.
Quelle belle figure de la paternité nous est présentée en saint Joseph! Il a pris soin de Jésus de manière responsable. « Toutes les fois que quelqu’un assume la responsabilité de la vie d’un autre, dans un certain sens, il exerce une paternité à son égard »,(58) nous dit le pape François. Joseph a introduit, accompagné et guidé Jésus dans l’expérience de la vie, dans la réalité concrète. Il l’a aimé de manière extraordinairement libre, car l’amour vrai n’est jamais possessif.
« La paternité ouvre toujours plus grand des espaces à l’inédit. Chaque enfant porte avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec l’aide d’un père qui respecte sa liberté » (63)
, affirme le pape François.
Conscient de la mission qui lui était confié, Joseph a aidé Jésus à devenir autonome, à marcher seul sur les sentiers de la vie, à accomplir le projet de Dieu dans sa vie.
Le pape François nous montre que (62) le bonheur de saint Joseph est le fruit du don de lui-même au dessein de Dieu dans une confiance inaltérable, dans une grande ouverture de cœur et une disponibilité inconditionnelle dans le service qui lui a été demandé. L’amour, la discrétion et l’abandon ont imprégné toute sa vie, tant dans la vie ordinaire que dans les événements inattendus, mystérieux, difficiles et incompréhensibles qu’il a rencontrés.
Joseph fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’Incarnation et à la mission rédemptrice de l’humanité. Son autorité légale reconnue lui a permis de faire le don total de lui-même, de toute sa vie, de son travail. Il a « converti sa vocation humaine à l’amour familial en une oblation surnaturelle de lui-même, de son cœur et de toutes ses forces à l’amour au service du Messie qui naquit dans sa maison », comme l’exprimait le pape Jean-Paul II dans son exhortation apostolique
« Redemptoris custos », en 1989.
La paternité de saint Joseph nous est présentée, dans la lettre, empreinte d’amour, de tendresse qui s’exprime dans l’accueil, dans l’obéissance, dans le travail, dans l’ombre, avec un courage créatif. Voilà le portrait que nous pouvons admirer.
Sans entrer dans une description exhaustive des attributs reconnus chez saint Joseph de Palestine, il nous est bienfaisant d’en admirer quelques-uns, susceptibles de susciter notre émerveillement et notre action de grâces.
Un père aimé (7-12)
A cause de son rôle dans l’histoire du salut, saint Joseph a toujours été aimé par le peuple chrétien. Plusieurs manifestations en témoignent : de nombreuses églises lui sont dédiées, des instituts religieux, des groupes ecclésiaux, des saints et saintes qui l’ont particulièrement invoqué (sainte Thérèse d’Avila), des manuels de prières, etc.
Père dans la tendresse (13-19)
Joseph a orienté sa vie à faire la Volonté de Dieu, le Dieu d’Israël qu’il servait selon son projet… car le Dieu d’Israël est un Dieu de tendresse, comme l’exprime le psaume 145, au verset 8 : « Yahvé est tendresse et pitié… ses tendresses vont à toutes ses œuvres. »
Joseph nous apprend à laisser Dieu conduire notre vie, à nous en remettre entre ses mains, avec notre faiblesse et nos fragilités, car Dieu regarde le cœur et nous aime tel que nous sommes.
Père dans l’accueil (31-40)
L’histoire de Joseph nous montre son accueil inconditionnel de Marie, des messages de l’ange, des événements incompréhensibles qui exigeaient une adhésion totale de toute sa personne.
Sa grande ouverture à la vie telle qu’elle se présentait lui permettait de collaborer en tout au projet de Dieu et de s’y engager sans restriction.
Voilà bien une inspiration, une attitude spirituelle à demander à l’Esprit Saint : ce regard de foi sur notre vie avec tout ce qu’elle comporte d’inédit afin que nous puissions développer cet accueil limpide et inconditionnel dans la vie quotidienne, lieu de la rencontre de notre Dieu qui nous rejoint sur le chemin de la vie ordinaire, tel que nous sommes avec nos fragilités et nos peurs pour nous introduire dans son projet d’amour.
Père dans l’obéissance (20-30)
Dans la Bible, chez les peuples antiques, Yahvé manifestait sa volonté à travers des songes. Dieu a révélé ses desseins à saint Joseph par ce moyen. Les Évangiles relatent quatre songes auxquels saint Joseph a répondu sans hésitation, avec promptitude et diligence. « Ne crains pas de prendre chez toi Marie…Quand il se réveilla, il fit ce que l’ange lui avait prescrit. » Mt 1, 20-21 « Lève-toi, fuis en Égypte… »
Joseph n’hésite pas à obéir; sans hésiter, il se leva dans la nuit…Mt 2, 14. Il est l’homme parfaitement libre, ne met aucun obstacle aux projets déroutants qui se succèdent dans la mission confiée.
« Dans chaque circonstance de sa vie, (27) » écrit le pape François, « Joseph a su prononcer son
« fiat », comme Marie et comme Jésus » Cette disposition intérieure de Joseph qui se traduit par une adhésion totale au projet de Dieu, n’est-elle pas, pour nous, une grâce à demander par son intercession qui nous inspirera dans notre démarche spirituelle de chrétiens et de chrétiennes?
Père au courage créatif (41-51)
Notre Dieu a demandé à saint Joseph sa participation pour réaliser son plan de salut pour l’humanité. Que de situations difficiles, incompréhensibles, dangereuses même a dû affronter saint Joseph pour sauver et protéger « l’enfant et sa mère » tout au long de son pèlerinage comme père et protecteur de la Sainte Famille!
Quel courage et quelle créativité n’a-t-il pas dû déployer pour la protection de Marie enceinte, pour la naissance à Bethléem, pour la fuite en Égypte! Il a certainement éprouvé de l’insécurité, de la peur, de l’inquiétude. Homme ayant mis toute sa confiance en Dieu, il s’est engagé sans réserve à préparer les conditions les plus favorables pour le bien et la garde des deux trésors de Dieu les plus précieux, Marie et Jésus, qui lui étaient confiés, selon l’expression du pape Jean-Paul II.
Notre foi chrétienne est ici interpelée : savons-nous, comme Joseph, nous en remettre totalement à notre Dieu qui nous donne toujours au-delà de nos attentes? Nous avons certainement expérimenté dans notre vie des situations parfois difficiles et apparemment sans issue et, après coup, nous avons découvert les forces intérieures qui nous habitaient et qui nous ont fait grandir.
Père travailleur (52-56)
La contemplation de saint Joseph, l’humble charpentier de Nazareth, proclamé par le pape Pie XII comme patron des travailleurs.
Le travail est une « urgente question sociale ». Il revêt une grande importance dans la réalité d’aujourd’hui. Le chômage atteint des niveaux impressionnants en ce temps de pandémie. En cette crise économique, sociale, culturelle et spirituelle, il est impératif de redécouvrir la valeur, l’importance et la nécessité du travail au service de la société et d’une humanité plus tangible et plus constructive.
Le travail est participation à l’œuvre du salut. La personne qui travaille collabore avec Dieu et est créatrice d’une société plus humaine et plus fraternelle.
Nous sommes invités à confier à saint Joseph toutes les personnes qui travaillent et toutes celles qui en cherchent afin qu’elles y découvrent un chemin de croissance et de dignité.
L’expérience de Joseph qui fuit en Égypte pour sauver « l’enfant et sa mère » éclaire et appuie nos intercessions en faveur des migrants qui risquent leur vie pour échapper aux malheurs. Le pape François toujours très sensible aux réalités pénibles dans lesquelles sont plongées tant de nos frères et sœurs, nous présente saint Joseph comme patron spécial des personnes qui doivent laisser leur terre à cause des guerres, de la haine, des persécutions, de la misère.
Père dans l’ombre (57)
Joseph a exercé sa paternité : il a été pour Jésus l’ombre sur la terre du Père céleste. « Yahvé te soutenait comme un homme soutient son fils, tout au long de la route. » Dt 1, 31, dit Moïse à Israël.
Quel modèle d’amour vécu dans la discrétion tout au long du pèlerinage de vie et de foi de saint Joseph et de la Sainte Famille.
Voilà quelques échos des traits caractéristiques de l’humble et silencieux Joseph signalés dans la lettre apostolique du pape François que j’ai cru bon partager avec vous et qui peuvent nourrir notre réflexion et notre prière, en ce mois consacré à saint Joseph, grand serviteur de Dieu.
III – Saint Joseph dans la vie des sœurs de saint Joseph
On m’a demandé de vous partager un peu mon expérience personnelle qui a trait à la place de saint Joseph dans ma vie.
J’aborderai trois aspects : 1° saint Joseph dans la vocation et la mission des Sœurs de Saint Joseph (SSJ); 2° une œuvre chère aux SSJ de Saint-Vallier et 3° saint Joseph, dans ma vie spirituelle.
1° Saint Joseph dans la vocation et la mission des Sœurs de Saint-Joseph
La Congrégation des SSJ, fondée en 1650 par le père Jean-Pierre Médaille, S.J., jésuite, au Puy-en- Velay, en France, est appelée, dans un des Textes primitifs, « le Petit Dessein ». Cet petit Institut est l’une des premières congrégations féminines de vie apostolique car, à cette époque, c’étaient seulement des monastères conventuels qui étaient autorisés.
Dans les Constitutions primitives, le fondateur exprime très clairement la raison profonde du nom de la Congrégation :
***« Elle aura le nom de Congrégation de saint Joseph, nom aimable qui fera savoir aux sœurs qu’elles doivent assister et servi r le prochain avec le même soin, diligence et charité cordiale qu’avait le glorieux saint Joseph pour le service de la Sainte Vierge, sa très pure épouse, et du Sauveur Jésus, son nourrisson. » (T.P. p. 18, no 27)
De par sa vocation, de par sa mission, la SSJ est appelée à un service de qualité envers tout prochain : même soin, même diligence, zèle, même amour cordial qu’avait saint Joseph.
Voilà le modèle qui doit guider la SSJ dans le service du « cher prochain », comme le désignait le fondateur.
Dans la spiritualité qui doit animer la fille du Petit Dessein, l’orientation est très claire :
« A l’honneur du glorieux patriarche saint Joseph qui a été tout charité pour Jésus et pour Marie, elles (les sœurs) feront profession du plus parfait amour et charité entre elles-mêmes qui leur sera possible, et d’une très accomplie charité et miséricorde selon Dieu et les ordres de leur petit Institut, envers toute sorte de prochain, le tout moyennant la souveraine assistance de la grâce divine sans laquelle nous ne sommes rien. » (T.P. p. 31, no 112)
Nous dégageons facilement toute la radicalité, toute la perfection d’amour qui doit marquer la mission de la SSJ dans le service et les relations avec tout prochain, sans exclusion, comptant sur la grâce de Dieu. Et cela, à l’exemple de saint Joseph qui a été tout charité pour Jésus et pour Marie.
2° Une œuvre chère aux sœurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier
Le 16 novembre 2020, la Congrégation a célébré le 100e anniversaire de l’œuvre qui lui a été confiée : la Pieuse Union de saint Joseph, patron de la bonne mort. C’est une association de chrétiens et de chrétiennes qui unissent leurs prières, leurs actions et leurs souffrances, en faveur des mourants, des agonisants, de toutes les personnes qui meurent chaque jour de multiples façons : une mort préparée et accompagnée, une mort imprévue (subite, accidentelle, violente), une mort décidée (euthanasie, suicide, aide médicale à mourir).
Chaque jour, les SSJ et leurs associé-es prient pour les personnes qui terminent leur pèlerinage sur cette terre. Les chrétiens et chrétiennes de nos milieux sont invités à se joindre aux nombreux membres de cette Pieuse Union de saint Joseph invoqué comme patron de la bonne mort :
« O saint Joseph, véritable époux de la Vierge Marie et père nourricier de Jésus, priez pour nous et pour toutes les personnes qui vont mourir aujourd’hui. »
Vous me permettrez de signaler une autre activité pastorale qui vise à promouvoir la dévotion à saint Joseph, comme patron de l’Église universelle : la célébration annuelle des 7 dimanches préparatoires à la grande fête de saint Joseph du 19 mars. S’appuyant sur les douleurs, les souffrances, les allégresses, les grandes joies vécues par saint Joseph, les chrétiens et chrétiennes, ami-es de saint Joseph, l’invoquent pour obtenir les grâces nécessaires dans leur cheminement.
A cause de la pandémie, cette année, la célébration est transmise par la télévision diocésaine, l’ECDQ, le vendredi et le dimanche à 19h.30 et est animée par l’abbé Pierre-René Côté.
Vous pouvez trouver des petits livrets, au bureau de l’Oratoire, qui peuvent guider et nourrir votre prière.
3° Saint Joseph dans ma vie personnelle
La dévotion à saint Joseph dans ma vie personnelle, la place qu’elle a prise dans ma vie spirituelle s’est développée au cours des ans. Je dois vous dire qu’avant mon entrée en communauté, il y a une question qui m’a habitée et qui m’a fait hésiter : est-ce que je puis entrer dans une communauté dédiée à saint Joseph alors qu’il n’a pas ou si peu dans ma vie? Ma mère, elle, avait confiance en lui et l’invoquait souvent.
Au cours des âges, j’ai appris à connaître saint Joseph… La vie nous façonne. Il est, pour moi, l’homme de foi invincible, l’homme ajusté au projet de Dieu, l’homme de vie intérieure profonde, l’homme de service discret, cordial de tout prochain.
Quand je fais le point dans ma vie spirituelle, la relecture de ma journée pour identifier les signes de l’action de Dieu et que je suis devant les pauvretés de mes réponses à son amour, j’implore saint Joseph de m’obtenir un regard de foi et d’amour cordial dans mes relations tant avec le Seigneur qu’avec le prochain.
De plus, les Constitutions et Règles de la Congrégation me font une invitation claire à prendre saint Joseph, comme modèle tant de ma vie spirituelle que de ma mission apostolique :
« Joseph, « homme juste », a accepté humblement de collaborer au projet du Père sur lui, au cœur du mystère de l’Incarnation.
***Sa vie invite les sœurs à entrer quotidiennement dans la communion trinitaire, source de leur spiritualité. » (C. et R. no 15)
« Toute la vie de Joseph rend gloire à Dieu par l’humble accueil des vouloirs du Père, le service quotidien de Jésus et de Marie et la cordiale charité envers le prochain.
***Les sœurs trouvent en saint Joseph un modèle de foi, de vie intérieure, de service joyeux et empressé du prochain. Elles l’invoquent communautairement chaque jour et célèbrent ses fêtes dans la prière et dans la joie. » (C. et R. no 102)
C’est vous dire que je me tourne vers saint Joseph pour qu’il m’obtienne la grâce de discerner la présence et l’appel de Dieu dans des événements dont je ne perçois la portée, le sens profond, dans les personnes qui se trouvent sur mon chemin. Autrement dit, dans ma vie à la suite de Jésus, j’essaie d’accueillir le Seigneur qui se présente à moi sous une forme ou sur une autre, à la manière même de saint Joseph qui a été « l’homme juste », comme le dit l’Évangile, en Mt 1, 9.
Contemplant saint Joseph qui a su vivre le quotidien, la vie ordinaire avec un cœur tout accordé au projet de Dieu, j’essaie de marcher à la suite de Jésus comme une disciple qui s’inscrit dans le mystère d’amour de notre Dieu.
C’est Lui le Seigneur qui conduit ma vie et m’introduit toujours plus profondément dans une communion avec ce Dieu Père, Fils et Esprit et qui m’habite et désire me combler de son amour infini, selon mon ouverture et ma disponibilité à son action dans ma vie. Il élargit mon cœur et m’aide à le rencontrer sur des chemins inédits dans le service de tout prochain : « Les voies de Dieu ne sont pas nos voies, » nous rappelle Isaïe 55, 8
C’est vous dire un peu comment saint Joseph inspire ma vie comme SSJ par sa simplicité, sa grande discrétion, son engagement total dans le projet de Dieu. Souvent, je demande à saint Joseph de m’obtenir un peu cette attitude d’ouverture et de don total de moi-même, comme fille du Petit Dessein. Dans l’ordinaire de la vie, je m’adresse à lui en toute confiance pour qu’il intercède pour moi pour une grâce sollicitée. J’obtiens toujours une réponse.
C’est surtout ma vie relationnelle envers Dieu et envers les autres qui est illuminée par ma dévotion à saint Joseph qui est un puissant intercesseur auprès de Jésus, notre Seigneur et notre Sauveur.
En cette année dédiée à saint Joseph, il nous est bon de prendre le temps de considérer cette figure extraordinaire qui nous apprend à donner à « notre vie ordinaire » tout son poids de vie, d’amour et d’éternité.
La lettre « Patris corde » du pape François peut nous éclairer, développer un regard d’admiration de saint Joseph et nous inciter à adopter ses attitudes d’enfants bien-aimés de Dieu, notre Père, tout consacrés à participer et à poursuivre la mission de Jésus aujourd’hui de « rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés ».
Je vous souhaite une bonne fête de saint Joseph. Avec un regard contemplatif, puissiez-vous goûter toutes les richesses de ce don de foi et d’amour qui habite votre cœur et intensifier votre fierté de chrétiens et de chrétiennes, disciples de Jésus.
Jeanne d’Arc Auclair, S.S.J.
SS. de Saint-Joseph de Saint-Vallier 560, chemin Sainte-Foy
Québec G1S 2J6