Fratelli Tutti – Capsule 9 : Conclusion

La lettre encyclique Fratelli Tutti du Saint-Père François…

…en ayant à l’esprit les habitants de la Terre Sainte

Albert Evrard sj

CONCLUSION – RELECTURE

Dans le premier chapitre de l’encyclique Fratelli Tutti, autant on peut penser que le Pape François a contemplé le monde aux côtés de la Trinité, regardant l’orbe de la Terre, autant il a observé tout ce qui s’y passe en bon et en mal, en bien et en moins bien, tout autant pouvons-nous, au terme de cette lecture de son encyclique, suivre une autre piste offerte par les Exercices Spirituels d’Ignace de Loyola.

Ainsi, pour aider celui, celle qui pratique ces exercices et la personne qui l’aide à les pratiquer, et en cela faciliter la relation directe entre le Seigneur et celui qui s’exerce, il y a des conseils pratiques. Ils sont appelés annotations dans le manuel des Exercices Spirituels.

La fin de la deuxième annotation nous intéresse, au moment où nous cherchons à voir ce qui s’est passé à travers les différents temps marquant la lecture que nous avons faite de l’encyclique Fratelli Tutti. Elle dit ceci : « […] ce n’est pas l’abondance de la science qui rassasie l’âme et la satisfait: c’est le sentiment et le goût intérieur des vérités qu’elle médite ».

Trois questions guident la rencontre de relecture. Le but n’est pas une analyse de synthèse mais comment j’ai vécu la démarche et vers quoi elle me conduit, en se posant :

  1. Comment suis-je entrée dans cette lecture
    1. (avec réticence, enthousiasme, une idée définie, appréhension d’une session en ligne, dérouté par l’inversion des chapitres…)
  2. Comment j’en ressors
    1. (étranglée, désolée, attristée, impuissante, avec un désir d’agir…)
  3. S’est-il passé quelque chose pour moi?
    1. (au niveau personnel, de la lieutenance, de la Terre Sainte…)

Dans un premier tout de table, on répond à l’une ou aux trois questions. Dans

un second tour, je n’en rajoute pas à ce que j’ai déjà dit, je fais plutôt ressortir quelque chose qu’un, une autre a dit. Y a-t-il un appel à quelque chose, à titre individuel

ou comme Lieutenance ?

Ainsi, au moment de s’attacher à voir comment on est entré, comment on a demeuré et comment on est sorti de la lecture, il s’agit bien de voir ce qui a donné du goût, ce qui a rassasié l’âme, cela, avant de repérer ce qui a produit des fruits en terme de compréhension du texte, de la pensée de l’auteur. Il s’agit de retracer, en repensant aux temps personnels de lecture et collectifs d’échange, là où un goût ou un fruit spirituel sont venus au jour.

Certes, l’attention particulière pour la Terre Sainte a marqué notre approche de l’encyclique qui n’a, de plus, pas été lue comme un texte général, mais en partant de cette attention à la terre de Jésus, à ses habitants, et en tendant vers l’action, à partir de la méditation du « Bon Samaritain ». Une autre lecture eût pu être générale et développer l’ordre des chapitres. Cela a pu dérouter, cela a pu être exigeant mais en quoi cela m’a-t-il aidé à vivre davantage en membre de l’Ordre, de la Lieutenance ? Et si, en définitive, le fruit à relever de cette mise en marche de l’encyclique, était une augmentation de notre foi, de notre charité, de notre espérance, de notre….fraternité en ces temps de pandémie ?