Albert Evrard sj
Chapitre 7 et 8
Après le chapitre 3, nous passons directement au chapitre VII et VIII, les deux derniers, parce qu’après s’être nourri au cœur de la Parole, de la fraternité et de l’amitié sociale, après avoir médité sur ce qui nous vivifie, avant de revenir aux autres chapitres, nous ne perdons pas de vue que ce qui nous anime nous tourne essentiellement vers l’action : « la cicatrisation des blessures » (FT n° 225).
Ce sont aussi les seuls chapitres où certains points sont directement liés à des lieux de Terre Sainte. Avec le chapitre VII : « Des parcours pour se retrouver » deux lieux sont cités : Tel Aviv (discours de bienvenue, FT n° 247) et Jérusalem (discours au Mémorial Yad Vashem, FT n° 247). Rappelons que ces références sont liées au pèlerinage fait par le pape en Terre Sainte. La thématique de la paix est centrale. ainsi que celle du pardon. Avec le chapitre VIII : « Les religions au service de la fraternité dans le monde », nous nous rappelons que les deux lieux saints cités dans la lettre encyclique sont Bethléem (discours aux Autorités, FT n° 279) et Jérusalem.
Par ailleurs, l’Ordre n’est pas une ONG. Si action il y a, elle s’inscrit dans une démarche de foi (FT n° 277) et d’espérance, d’amour au milieu de personnes, croyants ou incroyants. En somme, comment situer notre action ? De quelle manière de procéder ? Appelons l’Esprit sur les manières existantes et qu’il souffle aussi pour en inspirer d’autres.
Pour aborder ces 2 chapitres, nous nous dirigeons vers ce que nous connaissons de la Terre Sainte, vers ce que nous aspirons à connaitre. Nous mettons le projecteur, non dans la lettre mais sur une réalité vers laquelle notre cœur tend à se tourner. Les questions qui amorceraient notre réflexion sur le chapitre 7 pourraient être les suivantes :
- Tournés vers l’action, nous sentons-nous chacun, comme baptisés, avec les talents qui sont les nôtres, appelés, invités, à rechercher des parcours tendant à la paix ?
- Que signifie pour moi « se retrouver » (titre et n° 225, 226) ? Je m’autorise à rêver de quels parcours ? Quelles sont « les blessures » que je suis amené à voir, comme membre de la Lieutenance, comme membre de l’Ordre ? Quels parcours cherchons-nous pour demain, sachant qu’ils s’établissent dans les temps longs d’une paix toujours à consolider ?
- Comment sommes-nous artisans de la paix avec les artisans locaux (FT n° 231) et en particulier
« les plus appauvris et vulnérables » (FT n° 233) ? Comment contribuons-nous à repartir de la vérité (FT n° 227) ? Comment faisons-nous mémoire de ce que nous avons vécu, en bien et en mal, de ce que la Lieutenance, l’Ordre ont vécu, de ce qu’ont vécu les personnes rencontrées en Terre Sainte? Que dire de le faire en renonçant aux chemins qui conduisent à l’oubli, aux forces qui détruisent (FT n° 242, 249) ?
- Chaque visite en Terre Sainte nous fait approcher une situation de guerre. Les murs, les barbelés, les gens en arme, la peur dans les yeux de certains. Tant de choses font approcher une réalité qui nous est le plus souvent périphérique en Occident mais si proche par les médias. Comment aidons- nous à « dépasser l’héritage amer d’injustices, d’hostilité et de défiance laissé par le conflit », conflit dans les peuples, entre les peuples, dans les familles (FT n° 241) ?
- Comment contribuons-nous, individuellement ou collectivement à soutenir « ceux qui pardonnent en vérité » et qui « n’oublient pas mais renoncent à être possédés par cette même force destructrice dont ils ont été victimes » (FT n° 251) ?
Enfin, les questions qui amorceraient notre réflexion portant sur le chapitre VIII, pourraient être:
- Comme membres d’un Ordre international, sous la protection du Pape, comment contribuons- nous au service de la fraternité dans ce monde de l’Orient, inscrit lui-même dans un monde plus vaste (FT n° 283)? Comment vivons-nous cela, à travers notre engagement qui est d’avoir été appelés et d’avoir répondu, à travers la communauté qui ainsi se forme, inscrite dans la tradition des âges (FT n° 274), Inscrite dans la communion de celle et ceux qui nous ont précédé ?
- Si cette fraternité et cette amitié sociale à établir ou rétablir commence à Jérusalem, quel service peut être le nôtre en tant qu’Ordre, en tant que Lieutenance ? Et comment ouvrons-nous ce service à des réalités plus grande, aux pays bibliques, à d’autres lieux, à d’autres personnes ?