La lettre encyclique Fratelli Tutti du Saint-Père François… …en ayant à l’esprit les habitants de la Terre Sainte
Albert Evrard s.j.
Chapitre VI : « dialogue et amitié sociale ». Après nous être abreuvés à la source, avoir inscrit la visée de l’action comme service de l’Église, le chapitre VI continue à interroger le style qui pourrait être le nôtre dans l’action. Nous continuons d’avancer en partant de notre niveau personnel, mais aussi en le dépassant, en rejoignant la fraternité de l’Ordre, de la Terre Sainte à laquelle nous sommes appelés comme membres d’une Famille qui porte particulièrement dans son cœur la fratrie de Terre Sainte. Ce chapitre interroge la manière dont nous cherchons à entrer en dialogue. Comme lecteurs membres de l’Ordre, nous pouvons nous interroger sur la manière dont nous entrons en dialogue à propos de la Terre Sainte, lorsque nous en parlons, lorsque nous cherchons à entrer en dialogue… avec ses habitants ou avec ceux et celles partagent une attention pour cette dernière. Ce chapitre interroge donc la manière dont nous nous exprimons, la manière dont nous écoutons, sans lesquelles l’amitié sociale ne se révèle pas.
Les questions pouvant amorcer notre réflexion pourraient être les suivantes :
- « Le dialogue persévérant et courageux ne fait pas la une comme les désaccords et les conflits, mais il aide discrètement le monde à mieux vivre ». Qu’en est-il de nos manières de « se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact » (FT n° 198), avec les personnes que nous connaissons en Terre Sainte, au sein de la Lieutenance, de l’Ordre, à propos des situations dont nous prenons connaissance et qui impliquent de multiples acteurs ?
- Quand ces derniers « lieux » entrent en relation avec ceux qui ne les connaissent pas, les voient avec suspicion, quand la question de l’accord ou du désaccord surgit avec certains interlocuteurs autour de la situation des lieux saints, des lieux bibliques, et de leurs habitants, de quelle vérité est chargé notre langage (FT n° 202) ?
- Le langage que nous entendons, – échange fébrile d’opinion, monologue ou dialogue authentique-, à propos de la Terre Sainte, de la situation de ses habitants, qu’il soit celui des médias, par exemple, nous orientent-il « effectivement vers une rencontre généreuse, vers la recherche sincère de la vérité intégrale, le service des pauvre, la proximité avec eux, vers la tâche de construction du bien commun » (FT n° 205) ?
- Avec les moyens qui sont les nôtres, cette recherche de compréhension de la réalité, à l’aulne de la vérité et de la recherche de ce qui est juste, est-elle possible ? Ou nous contentons-nous d’images, ou « des figures stéréotypées » (FT n° 266) ?
- Quand nous parlons, comme individu, comme Lieutenance, comme Ordre, sommes- nous du côté de ce qui « allège le poids aux autres », du côté d’un état d’âme « qui n’est pas âpre, rude, dur, mais bienveillant, suave, qui soutient et réconforte » (FT n° 223) ?